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3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 18:41
… « Le paradoxe de la méthode actuelle est qu'en mettant la communication au centre du cours d'anglais, elle tend à rejeter la langue (lexique, grammaire, phonologie, etc.) aux marges. »
Mais absolument pas ! Je crois que vous avez mal interprété ce qui est attendu du prof. Pour communiquer il faut absolument avoir du lexique et de la grammaire…Vous confondez CECRL et IO … Vous faites comme si les IO validaient TOUT le contenu du CECRL… C’est archi-faux… Justement… NULLE PART dans les IO, il n’est dit que « Un cours réussi est un cours où les élèves ont communiqué, même "mal" (en faisant des fautes, en s'aidant des mains). Je m'en inquiète. » Qui a dit cela ? En fait la grande confusion vient du fait que la majorité des profs croit que TOUT le CECRL est a appliqué tel quel! CE n’est pas le cas. Pour votre information, l’éducation nationale française n’a ABSOLUMENT PAS validé tout le CECRL… Elle n’en prend qu’une partie… Notamment l’approche actionnelle ! Nous sommes des profs, notre rôle est donc bel et bien de faire apprendre la langue à nos élèves et non pas de les faire devenir des mimes….( ça c’est dans le CECRL pas dans les IO !) ni même de les évaluer sans leur avoir rien enseigné…. Le problème avec le CECRL c’est qu’il propose des méthodes d’évaluation d’un niveau général ce n’est pas une méthode de cours ni d’évaluation après la séquence. C’est REELLEMENT ce qui déstabilise les profs. Quand vous avez le critère évoqué plus haut, c’est juste pour évalué le niveau d’un élève, A1 pas pour dire au prof que c’est ce qui est attendu de lui….. « Je ne suis pas un ayatollah de la grammaire et de l'orthographe. Mais avouons qu'en deça d'un certain niveau dans ces domaines, il n'y a tout simplement plus de langue du tout. Ou alors celle du sauvage » MAIS entièrement d’accord !!! je vous le démontre ci-dessous « Je remarque que le CECRL ne sait pas se présenter autrement qu'en disant que la grammaire n'est pas important, que c'est un outil, bref, quelque chose de finalement assez secondaire. » Désolée mais vous faites des confusions… j’explique : Nous, profs, avons et DEVONS toujours enseigné la grammaire, PERSONNE n’a jamais nié cela ! Ce ne doit ABSOLUEMENT pas être secondaire. Dans l’approche actionnelle, il est juste dit que « ce ne doit pas être non plus une fin en soi »… Vous le dites d’ailleurs vous-même plus loin dans votre message. C’est donc que vous êtes d’accord…. C’est évident que pour parler il faut des mots. Et que ces mots doivent être reliés entre eux par la grammaire qui en est le ciment… QUI DIT LE CONTRAIRE ? L’approche actionnelle préconise juste d’avoir un contexte qui mettre en scène les savoirs et les savoir-faire, parce que pour les utiliser, il faut d’abord avoir quelque chose à dire d’une part et d’autre part le contexte permet aux élèves de mieux en comprendre l’utilité… « A mes yeux, les exercices de grammaire sont à l'élève ce que les gammes sont au pianiste. Pas une fin en soi, certes, mais un sacré bon moyen d'améliorer sa technique et sa souplesse ! Reste ensuite l'étude du morceau proprement dit (des documents motivants, de bon niveau, avec des activités langagières bien pensées) et - enfin ! - le concert (la communication ou réinvestissemet de ce qui a été vu). » « L'approche du CECRL, c'est de mettre directement l'élève en situation de concertiste, sous prétexte que faire des gammes ou étudier longuement une partition n'est pas ou plus assez motivant. » Mais ce n’est pas du tout pour cela… La démarche que vous proposée est la même mais vous prenez les choses dans un autre sens que celui proposé par l’approche actionnelle : C’est peut être là que nos points de vue diverge. Pour moi, afin de motiver davantage l’élève, afin de lui donner l’ envie d’apprendre « la gamme » , je lui dis juste d’abord à quoi ça va lui servir. Je lui dis juste, comme le préconise l’approche actionnelle : « Tu vas devoir jouer « tel morceau » ( la tâche finale) à la fin de la séquence et pour cela tu vas devoir savoir telles notes (lex), tels accords (grammaire), les sons produits (phonologie) » En fait, au lieu d’apprendre les notes d’abord, puis les accords, pour enfin jouer un morceau….. l’élève peut jouer beaucoup plus rapidement et garder ainsi sa motivation et son désir d’apprendre…. C’est moins frustrant car il voit tout de suite à quoi ça sert, « ça lui parle ». Nous n’avons plus le même public qu’avant. Avant les élèves suivait le prof de bonne grâce sans jamais demander où il les amenait. Aujourd’hui c’est différent, les élèves VEULENT savoir à quoi ça sert ce qu’ils apprennent. Ils sont curieux. Leur vision des choses à changer car le monde a changé. L’institution s’adapte donc au niveau public, ce qui n’implique pas du tout que le niveau d’exigence doit en pâtir. EN tout cas, MOI aussi, contrairement à ce que vous voulez laisser croire, je me bats contre cela ! Cette approche, a en outre l’avantage, pour chaque « morceau à apprendre » non seulement de permettre à l’élève de réutiliser les acquis précédents ( donc la fixation des acquis) mais de s’appuyer dessus pour construire et faciliter parfois l’acquisition de nouveau savoirs et savoir-faire… L’approche actionnelle n’a donc d’autre but que d’éviter que justement la grammaire soit une fin en soi…. Le contexte permet à l’élève de comprendre à quoi ca sert d’apprendre le lex, la grammaire , la phonologie… « Et d'évaluer ultra-positivement tout ce qui est produit sur cette scène, même si la prestation n'a objectivement que peu de valeur... en raison même du manque d'entraînement et d'intériorisation de l'élève au préalable ! » Il ne s’agit en aucun cas d’évaluer ultra-positivement… et de surestimer l’élève. Quand on parle d’évaluation positive, ca veut juste dire qu’au lieu de montrer a l’élève ce qu’il n’a pas été capable de faire, on lui dit ce qu’il a été capable de faire … Qu’est ce » que ça change ? Et bien beaucoup JUSTEMENT !CA lui permet ainsi de voir où il en est dans son parcours et donc ce qui lui reste à parcourir pour arriver à l’objectif… Au lieu de dire à l’élève qu’il n’y arrive toujours pas car il n’a pas su faire ca, ca et ca (sous entendu : « que t’es nul mon pauvre!) » …on lui dit : « tu as pu faire ça , ça et ça, bravo c’est déjà ça MAIS ce n’est pas suffisant. Désormais, il te reste encore ça , ça et ça.. . Cette vision a une importance dans la confiance en soi. Vous aurez de meilleurs résultats au niveau de ce que peut produire un élève si vous lui montrez déjà le chemin parcouru… L’objectif lui semblera plus réalisable moins insurmontable et il sera plus motivé pour l’atteindre… car il voit ses PORGRES ! Autrement, il se démobilise devant l’accumulation de tout ce qu’il ne sait pas faire car il a l’impression que la tâche est INSURMONTABLE… car comme vous le dites très JUSTEMENT « Un objectif se doit d'être réaliste et atteignable. » L’avantage de cette évaluation, c’est quelle permet de faire prendre conscience à l’élève de son niveau et montre même aux plus faibles, qu’ils arrivent à faire des choses quand même… Ca leur donne une image plus positive d’eux-mêmes et de leurs capacités… d’où le nom d’évaluation positive car .. Il faut juste à mon avis adapter l’objectif en fonction des élèves… « Candide est un texte aussi formateur que magnifique, sans être spécialement difficile. Idem pour Bel Ami. Voilà pourquoi on les enseigne sans trop de problèmes au lycée et qu'ils participent de la construction de générations entières. » J'utilise beacoup d'autres supports néanmoins : chansons, poèmes, extraits d'émissions de radio, reportages CNN, etc. Mais il est important, à mes yeux, de leur faire comprendre que tout ne se vaut pas. Que lire Animal Farm d'Orwell en V.O est une expérience d'un autre calibre que la presse Murdoch. » Qui a dit le contraire ? Je trouve que c’est tout à fait formateur mais la lecture du texte , en tout cas dans le cadre de la classe, n’est pas, pour moi, juste un objectif en soi! Dans le contexte de la classe, cette lecture devrait permettre à l’élève d’apprendre du lexique, de la grammaire… POUR ensuite l’amener à faire quelque chose avec ce qu’il a appris ! C’est ça l’approche actionnelle…. Et je suis convaincue que c’est surement ce que vous faites, vous l’appliquez sans même vous en rendre compte. « Les élèves sont-ils ainsi prisonniers de mes propres goûts et représentations ? Sans doute. Mais je préfère les amener dans ma sphère (qu'ils pourront allégrement dépasser ou critiquer plus tard) que de les maintenir dans la leur. Si moi, leur professeur d'anglais en lycée, je ne leur parle pas un peu de Shakespeare, Dickens ou Mark Twain... qui le fera ? » Je n’ai pas dit le contraire non plus, je crois même que c’est notre rôle d’éducateur que de faire cela afin d’élargir leur horizon ! En conclusion, j’espère que la longueur de mon message ne vous aura pas rebuté, je dirais que je suis sincèrement ravie de cette discussion finalement car vous défendez exactement les idées pour lesquelles je me bats et qui m’ont poussée à créer mon blog… C’est justement parce qu’ un grand nombre de profs a une méconnaissance profonde de ce qu’implique l’approche actionnelle et l’évaluation avec le CECRL, une incompréhension totale de ce que ça peut impliquer pour nous prof… que tout et n’importe quoi est dit au sujet du CECRL… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’essaie de montrer dans mon blog, par des exemples pratiques comment j’arrive à l’appliquer dans mes classes tout en préservant un niveau de langue de qualité.
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